Les disques de novembre 2011
Les 5 étoiles
Phil Spector - Presents the Philles Album Collection
7 CD pour synthétiser une large partie de la carrière du producteur génial : Crystals, Ronettes, Bob B. Soxx and the Blue Jeans sont au programme. Du grand art : Another Country - Another World, Be My Baby et leurs petites soeurs sont de la partie. Seul le dernier CD, signé The Phil Spector Wall Of Sound Orchestra, un rien jazzy, peut faire bailler. Le reste est de la balle.
The Beach Boys - The Smile Sessions
Mettons de côté l’édition 5-CD, complètement inaudible et réservée aux fans hardcores du groupe pour se concentrer sur l’édition 2-CD. Même en 2011, on continue de tourner autour de cet album mythique qui aurait dû voir le jour en 1967 (après par exemple, la version réenregistrée par Brian Wilson en 2004) sans y toucher vraiment. Il ne fait pas de doute que le concentré de plaisir que des titres aussi exceptionnels que Heroes and Villains ou Good Vibrations auraient dû nous donner se dilue le long des 2 CD. Aussi, si les Smile Sessions restent bonnes, la frustration de ne pas avoir accès à ce qu’aurait donné la version finale prédomine. J’imagine quelque chose comme un disque entre 36 et 40 minutes (la durée de Pet Sounds et Sergent Pepper’s, les 2 repères de Smile).
Real Estate - Days
Une identité certaine (le groupe adore la reverb). De très bons titres. Allez-y. Ma préférée est Younger than Yesterday. Vous pouvez écouter It’s Real ici.
British Sea Power - Valhalla Dancehall
Les chouchous de Joe Gantdelaine régalent. Seul reproche à faire au groupe : un certain manque d’identité qui font penser que certains titres sont des imitations (Thin Black Sail pourrait être une parodie des Arctic Monkeys). Living Is So Easy est recommandée.
Les 4 étoiles
A Classic Education - Hey There Stranger
Un EP plein de charme, mi pop immédiate façon Spinto Band (What My Life Could Have Been), mi pop-orfèvre à la Guillemots (Toi).
Bert Jansch - Bert Jansch
Bert Jansch est mort en octobre et c’est l’occasion de découvrir son oeuvre.
C’est moche mais c’est comme ça. Si Pentangle est complètement indigeste, le
premier album de Bert est carrément cool : de la guitare en picking et une voix,
point barre. La légende dit même qu’il a été enregistré dans une cuisine. La
classe. L’album a sûrement influencé Nick Drake et Jimmy Page. Y’a pire. Needle
Of Death (Do You Hear Me Now : apparemment le nommage sur Spotify est un
peu bugué, au temps pour moi) est ma préférée.
Maison Neuve - Joan
Un groupe français qui fait du rock cool, voilà quelque chose qu’on ne rencontre pas tous les jours. Voix d’influence Phoenixienne, des compos en anglais et des compos en français nettement plus awkward : Under Skies of Fire est à écouter en priorité.
The King Khan Experience - Scion A/V Presents The King Khan Experience
King Khan est un personnage à découvrir. De la soul officiellement allemande, ça
ne se voit pas tous les jours. Du très bon (Bob Log Stomp), du médiocre (Come
Levitate With Me), un disque inégal, mais à télécharger librement.
Les 3 étoiles
Stephan Malkmus & The Jicks - Mirror Traffic
Du solide, sans être exceptionnel de la part du leader de Pavement. Senator est marrante. Tigers est cool aussi.
PJ Harvey - Let England Shake
Un disque nettement plus ambitieux que les précédents pour PJ. Le disque est parti pour truster les meilleures places des tops de fin d’année un peu partout.
Foster The People - Torches
Pumped Up Kids est un tube incontournable et donne une popularité méritée au groupe. Attention cependant au syndromes MGMT et White Town : ne pas devenir trop bizarre ou se faire tuer par un trop gros tube.
Loney Dear - Hall Music
Le suédois offre un album assez ambitieux alternant vraies réussites (My Heart, Calm Down) et chansons plus anecdotiques (la 2nde partie de l’album est de ce tonneau). Il faut sûrement voir en What I Have Become? un hommage à Supertramp, ce qui est cool et ringard à la fois. J’aime bien.
Les 2 étoiles
Herman Düne - Strange Moosic
Loin d’être le meilleur de la fratrie. Mais pas déplaisant : The Rock, Lay Your Head On My Chest, Tell Me Something I Don’t Know sont de bonne facture.
Yann Tiersen - Skyline
Successeur de Dust Lane, dont on peut penser qu’il est composé de ses chutes, Yann Tiersen n’atteint pas ici les sommets de son prédécesseur. Trop peu organique, trop monocorde, la machine tourne moins rond. Et la pochette est moche.
James Vincent McMorrow - Early in the morning
Dans la veine songwriter, sonne comme le meilleur de Bon Iver dans les meilleurs moments. Sonne comme le pire Charlie Winston dans les plus mauvais. This Old Dark Machine est incontestablement le tube du disque mais sans doute pas le meilleur morceau.
Wonderflu - Lota Schwager
J’avais entendu beaucoup de choses en bien sur les Parisiens de Wonderflu des membres de Social Square et de Gimme Indie Rock. Je m’y suis enfin penché et ai été légèrement déçu. Déjà, le cover art est très moche (police rouge sur fond bleu ? merde les gars, vous êtes pas sérieux !). Du classique un peu trop classique. Pas de quoi les condamner complètement non plus, juste le syndrome Les Visiteurs du truc que quand vous l’écoutez après tout le monde, vous ne voyez pas pourquoi les gens en font tout un foin. J’aime bien Your Draw, c’est mon petit côté Ringo Starr.
Les 1 étoile
Lisa Miller - Within Myself
Un disque de 1967 par une fille de 11 ans. Pas déplaisant mais des tremolo façon rossignolets de la chanson et une des pires reprises des Beatles de l’histoire (Fool On The Hill) dont les percus feraient rougir d’envie Jean-Pierre Caca.
Justice - Audio, Video, Disco
Justice, a priori, c’est pas mon genre. Mais le 1er album, il y a 4 ans, m’avait séduit par quelques titres, D.A.N.C.E. était un tube incontournable (comme avant lui le remix de We Are Your Friend), Stress avait quelque chose. Peu de morceaux de ce niveau dans cet opus.
Goodbye Ivan - Intervals
Recommandé par Christophe Schenk, l’album reste trop atmosphérique pour qu’on s’y plonge.
Minus The Bear - Omni
Juste un peu nul. Ça ressemble à ce que Kaiser Chiefs pourrait faire de pire. Ce groupe est un faux-ami : il a “Bear” dans son nom mais n’est pas vraiment cool pour autant. Minus est plus pertinent.
La synthèse
Réalisée avec Sortmash.